«Alors il va falloir leur dire à tous ces gens qui s’inquiètent pour nous : on n’a pas peur de l’avenir, c’est votre avenir qui a peur de nous. Ce n’est pas nous qui avons peur de la rue, du changement, du soulèvement. Nous, on n’a pas peur de perdre notre boulot ou nos repères, nos petits privilèges et notre confort. Nous en s’en fout complètement de votre monde, ce qu’on veut, c’est tenter quelque chose, quelque chose de nouveau, d’inédit, d’improbable. Et vous nous ferez pas croire que le résultat pourrait être pire que le merdier que vous nous avez légué. "Mais qu’est-ce que vous proposez ?" foutez-vous là au cul votre question. Non seulement il faudrait que nous soyons jeunes et cons mais en plus « jeunes à proposition ». La vie c’est pas un clip pour la présidentielle, on ne propose rien, on invite, au bouleversement, au soulèvement, à l’insurrection. Des idées on en a et on en aura et ça tombe bien car vous allez mourir bien avant nous.» (texte collectif de lycéens pendant Nuit Debout)

Ça ne va pas tenir debout tout seul tu sais, non, ça ne va pas tenir debout tout seul, ça ne va pas tenir debout tout seul, tu sais ça, tout seul, ça ne va pas tenir debout, seul tu sais ça, tu sais ça, debout, tout seul, ça ne va pas, ça ne va pas, non, tout ça ne va pas, tout ça ne va pas tout seul, ça ne va pas, pas seulement debout, tout ça ne va pas du tout, tu sais ça seulement, seulement tu sais seulement ça, et tu sais seulement ça debout, debout tu sais tout ça, ça ne va pas tenir, tout ça ne va pas tenir seulement debout, tous debout tenant tout ça oui, ça, ça pourrait, tous debout ça pourrait tout ça, peut être, tous debout ça pourrait peut-être tenir tout seul tu sais, tu sais, oui, seulement tu sais seulement ça, oui tu sais ça que ça pourrait, à tous tenir debout tout seul, peut-être, peut-être pas, tu peux n'être pas tout seul de bout en bout sans que ça tienne pour autant, ou qu'ça tienne que par bout et pas tout le temps, un petit bout de temps qui tient là le temps qu'il peut, qui fait debout ce qu'il peut, et qui peut peu, faut pas qu'un peu, faut ce qu'il faut, faut le temps qu'il faut pour qu'on s'y tienne, s'y tienne debout, s'y retienne un peu, qu'on s'en tiennent là, debout, le temps qu'il faut, faut bien sinon, sinon quoi ? Sinon tout faux, tout faux sur tout sinon, tout faux pour tous, sur tout ce qui faut, et la faux pour tous au bout, et seule au bout, la faucheuse debout. Quand on sera tous, quand on sera tous, là, tous là saoul, saoulé, sous des néons crevés, quand on sera tous, là crevés, fatigués, au lit, perdus, sans cailloux, sans grève, pleurant nos rêves, pleurant, quand on sera tous, en pleurs, en peurs, sans amour, a en mourir à qui mieux mieux, a qui meurt mieux, les bras ballants ballants, baillant, bâillon sur les yeux, quand on sera tous, atterrés, debout, plantés, en terre où t'es rien, pieux, dépiauté, fiché, en terre détruite, quand on en sera tous, là, tous en tas de la la la, en tas de moi, de toi, de soi, en tas de soie usée, essorés, chacun à tordre, sans plus de fil à soi à retordre, aucun, quand on en sera tous, là, tous au bout du rouleau du monde, au bout d'un rouleau immonde, de bout d'enfer et de boue, quand on y sera tous fou, hein, enfoui dans c't'enfer, sans fuite, sans filet sans rien, sans rien à faire, sans rire, sans temps, pour cent ans, hein, quand on y sera tous, là, tous, on se dira, peut-être, peut-être, on se dira tous : Ça ne va pas tenir debout tout seul tu sais, non, ça ne va pas tenir debout, tout seul tu sais, ça ne va pas tenir. Ça va craquer ça va craquer, le béton fissure, le macadam madame fond, l'atome est nu, ça va craquer, ça va craquer, l'amant est sans boussole, l'amante enrage, le sel ne se lèche plus les lèvres, ça va craquer ça va craquer, les écrans les icônes les mensonges cathodiques le cyber pathétique qui navigue qui navigue, et la digue et la digue, ça va craquer ça va craquer, les tout seul debout, les tendresses violées, l'envie d'amour jetée sur les rails, ça va craquer ça va craquer, la brute le truand le grain la douceur le plancher ton radeau, hum.. Mes amis mes amies ça craque, ça craque, les fous se marrent sous la pluie, ça y est, ça craque ça craque, tu l'entends, hum, tu l'entends que ça craque, tout va craquer, ça va craquer tout ! Peut-être, peut-être pas... Il y a tant, il y en a tant, il y en a tant qui ont tant, on en a tant qui ont rien, il y a tant de tentation tout le temps, il y en a tant qui ont tout le temps tout, on en a tant qui attendent tout le temps pour rien, il y en a tant qui ont tout leur temps et tout pour rien. On attend qui on attend quoi, debout chacun tout seul, on attend qui on attend quoi, arbre mort, debout chacun, troncs blancs dressés tout seul vers l'inutile, branches moignons sans oiseaux, on attend qui on attend quoi, debout chacun, tous ivre de mauvaise vie, sans même un vers, seul, sous l'écorce à nourrir, Hum ? On attend qui on attend quoi , plantés plantons bornés, imbéciles debouts, chacun malheureux, tout seul, on attend qui on attend quoi, alors on tente ou quoi, on attente à quoi, on attend de qui, on a tant, on a tant à faire, on a tant d'affaire à faire, on attend de faire quoi, on attend nos petites affaires d'antan à faire tant qu'il est temps - Ou quoi ?... Allez viens, allez viens il est temps, viens il est grand temps allez, on n'attend plus allez viens, viens allez viens on s'aime, on s'aime, allez viens, allez viens là c'est bien, oui comme ça, on s'aime comme ça, comme ça vient, c'est bien qu'on s'aime comme ça comme ça vient, et qu'ça vienne bien comme ça, j'aime que ça vienne comme ça, comme ça va bien comme ça quand ça vient, j'aime bien quand ça vient bien, qu'on s'aime comme ça va, qu'ça va comme ça vient, qu'ça va et vient et qu'ça va bien, et qu'ça vient bon, allez viens, c'est bien bon qu'on aime comme ça, allez venez on s'aime, comme c'est bon ça vient, venez c'est bien, allez venez venez, allez bon, venez venez venez, léger, allégé, venez vous alléger, vous allongez, allongez-vous léger, venez vous laisser aller, laissez vous aller, laissez vous... être ! Être une feuille, dans plus de vent, sur une plage blanche à remplir, cailloux sur la grève générale, désarrimé tranquille, avec le rire des autres qui n'y croient pas, qui n'y croient pas qu'on peut voler, qu'on va voler... On va voler ! On va voler, voler la part qui nous revient, voler la partie de vie oubliée pour tous, toute les parts de vie de tous, de vie à tous, on va voler, une ombrelle au tableau, un sein sous la mer, des volants, dessinés à la craie des falaises, au pied, debout, pas seul, on va voler, dans l'tentant sans angoisse, ce qui ne tient pas debout on va le voler, le survoler le survolter, on va mettre les voiles, on mettra les voiles aux vaisseaux de cocagne, aux mâts des tout seul debout, aux envoltigeurs fous, des voiles aux sans voix, aux sans foi ni loi, a tous, les moi, les toi, les nous, on va tous, les envoiler, les envoiler se promener, vers là-bas, là-bas tu vois on va voler, se dévoiler, on va tout dévoiler. Chut, écoute, ça y est , ça s'envole. Philippe Laval 14/10/2023

Debout les gens C’est pas trop tard Nos gouvernants Sont des connards On les savait cyniques Tout pour moi, et qu’moi qui nique On les savait nuisibles mauvais L'fongicide c'est risible à côté On les savait cupides Branchés tout à l’ego Touche pas aux miettes de mon gâteau On les savait dangereux Méchant requin teigneux On les savait... Pas tout à fait. On les croyait fortiche Du pouvoir et d'l'artiche Dans l'panier d'crabe impitoyable Pas d'place pour l'crétin On les croyait malin ! Que dalle Peau d'balle Debout les gens C'est primordial Nos dominants Rien dans l'bocal Heureusement qu’la vie d’en bas, la vie d’ici, s’décourage pas, Qu’l’intelligent c’est toi c’est moi, C’est n’importe qui, mais pas de l'ENA, ça va ! Fonctionnent avec des objectifs Des résultats comme obsession Si on laisse faire ces maladifs Ils les atteignent les cons Les cons d'école sup Les cracks du bitcoin Les premiers d'la monnaie Startupers à toute heure Les champions de la classe Les vainqueurs de la place Manipulateurs de la masse Publique Prédateurs politiques Winners numériques Pompeurs de fric sans foi ni loi Faiseurs de loi pour soi Chacun pour moi Dieu pour les autres - Rhaaa Heureusement qu’la vie d’en bas, la vie d’ici, s’décourage pas, Qu’l’intelligent c’est toi c’est moi, C'est n’importe qui, mais HEC, assez ! Debout les gens C'est insoluble Nos tout-puissants Sont mou du bulbe Leur QI sert à quoi ? Leur sert d'kiki ou quoi ? Le cas du QI qui fait l'kéké qui cocufie le plus con qu'lui, non ! C'est cuit sinon Le QI non, le cul oui Le cul c’est du corps Et la peau, c’est d’l'apport Sensible perceptible Qui sait qui sent qui ressent Qui sait qu'il ressent qu'c’est l’enfer sans les autres - Bon sang Pas b'soin d'apôtre L'génie humain est collectif C'est l'anonyme que j'kiffe Heureusement qu'la vie d'en bas, d'ici d'en bas Merci Lubat s'décourage pas Que l'dissident c'est toi c'est moi C'est n'importe qui, qui n's'y croit pas Qui nous rend tous intelligent ! Debout les gens Faut faire fissa Nos têtes de gland C'est la cata Donnés gagnants Sans qu'y ait d'bataille Cul dans la graisse cuillère argent Élite et Versailles Sont toujours devant Et ils s'pètent plus haut Montent sur leurs égos Et Ergo sum qu'ils clament Les v'la partis dans la réclame Les fiers salauds font la leçon Y s'ébouriffent comme des dindons Face aux pigeons qui s'en battent l'œil, qui prennent la vie comme on picore, des restes des miettes que l’on accueille, comme bouts d'bonheurs à partager... Et les gros cons pérorent Sur leurs mérites, et sur leurs bites, qu'est la plus grosse Qui peut s'enfiler la planète, Et la faire jouir et la chauffer La surchauffer à en crever La baiser en s'en foutant En faisant ban d'incontinents Immondes à la dérive Qui laissent inonder tout' les rives Des continents Debout les gens Faut s'dépecher Nos dirigeants Sont des tarés Et ils pissent comme je pleure, sur les manques d'humilité Sur l'oubli des humilié(e)s Sur la nature piétinée Mais Merdre, la planète mouille Éponge à faire jouir on la presse Ça presse, ça pressent l’or Ça sent l’orgasme dans tous les ports, et le puissant se marre Et les p'tits trinquent... Et les p'tits trinquent Dans la campagne L’humidité guette l’humus gagne Ça mycose ça mucus ça fond Et ça vous lèche de sel Les pieds autrefois Plantés dans la terre. Debout les gens J'suis furibard Prenons les d'vants C'est pas trop tard Triquards z'ouvriers p'tite tête ou professeur Z'êtes beaux les gens en jaune et en couleur Black de Clermont Beurs d'Avignon breton immigrés urbains déracinés Z'êtes fort les gens en gilets en défilé Petites mains bénévoles militants volontaires modeste engagés Z'êtes bon les gens en solidarité C'est pas fini il y a les femmes il y a des femmes Il y a toutes les femmes, faites du bruit ! Faites du bruit pour leur flamme. Debout les gens Et rapido Nos possédants Sont des corniauds Debout l'ami(e) c'est pas trop tard Ouvre ta pogne sers toi d'ta langue Et soit tu cognes soit tu harangues Faut foutre le waï et la bagarre Faut empêcher ces cons Ces césars ces nérons Ces bouffis ces bouffons Suicidaires incendiaires Mettons plutôt des champions De l'école buissonnière ! Debout les gens c'est pas trop tard Faut licencier tous ces connards